Sous-titre : 3 Kg de Kolossale finesse [j’ai vérifié, ça pèse bien six livres ce truc]. Ce n’est pas vraiment le genre de pavé dont on peut se targuer d’avoir fait un résumé, aussi Le Tigre franchit le Rubicon, et en claironnant à tout-va. Voici une chose recensant suffisamment de blagues pour s’en sortir, avec les honneurs, à toute joke battle.
Il était une fois…
L’Écho des Savanes est une revue créée notamment par Gotlib (Rubriques à brac) et Bretecher (la nana évoquée dans la chanson Femme libérée de Dingler), et résolument tournée vers la bande dessinée. Dans ce magazine, il était d’usage de publier une planche de Vuillemin noblement intitulée « Les sales blagues de l’Écho ». Face au succès de ces dernières, des compilations (moins de soixante pages) ont été régulièrement publiées. La présente intégrale couvre une quinzaine de ces bandes dessinées, soit plus de 700 pages de franche rigolade.
Critique des sales blagues de l’Echo
La première chose que j’ai dite, en voyant cette compilation trainer dans une librairie, fut : « putain, les cons, ils ont osé ». À voix haute en plus. Et oui, un tel concentré d’horripilantes plaisanteries racistes, sexistes, anticléricales, anti-tout en fait, n’a rarement atteint de tels niveaux.
Avant d’en raconter plus sur ces dégueulasseries illustrées par le père Vuillemin, Le Tigre veut signaler ce que signifie pour lui ces petites histoires : le magazine de L’Écho est un peu le fruit défendu que je lisais dans les années 80, en catimini chez le grand-père. Car dès cette époque Manara publiait dans la revue ses très érotiques récits. Et aux premiers émois du Tigre s’ajoutaient l’heureuse indignation de la première (ou dernière ?) page avec les fameuses sales blagues. Bref, double bonheur.
En tout état de cause, Le Tigre qui a l’esprit mal tourné et aime l’humour noir (et scato), ce fut presque naturel de se procurer ce petit bijou de mauvais goût. Hélas, un tel bouquin énorme ne sied pas à la lecture dans les toilettes, ce qui est fort dommage. Pour le fond comme pour la forme, rendez-vous à la partie suivante.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Ce qui fait le succès de ces délicieuses blagounettes tient, selon moi, en deux points :
D’emblée, la plupart de ces dégueulasseries illustrées ne font que reprendre les grandes blagues de Coluche. A moins que ce ne fut l’inverse (Coluche ayant tout allègrement pompé), Le Tigre se perd un peu dans les dates. En tout cas, c’était une sacrée époque, celle de Michel C. Le seul capable de répondre, de go, de la sorte à ces questions :
– Vous avez vu Monte-Carlo ? – Non, mais j’ai vu monter Caroline.
– Et Roland-Garros ? – Bah, j’ai remarqué que Noah n’aime pas trop monter au filet. Ca doit trop lui rappeler quand il a été capturé…
Vous voyez le genre, alors imaginez ce que peut déceler comme horreurs cette intégrale…
D’autre part, Philippe Vuillemin a produit un travail dessinatoire (oui ça passe) qui entre délicieusement en résonance avec les bonnes idées des auteurs : ligne certes claire, mais quelle impression de brouillon ! C’est sale (d’où le nom entre autre), les corps et visages des pauvres protagonistes sont vulgaires, les couleurs basiques et criardes lorsque celles-ci ne sont pas mélangées comme dans un mixeur. Bref, ça saute aux yeux, en plus de royalement les piquer.
…à rapprocher de :
– Certaines Sales blagues circulent en version « dessin animé », ça ne casse pas trois pattes à un canard, toutefois pour avoir une idée du genre d’humour cela reste efficace.
– Puisque je parlais de l’immense Milo Manara, voilà ce que j’ai lu progressivement, en attendant avec fébrilité le week-end suivant : Le déclic et Le parfum de l’invisible.
– Dans la blague bête, méchante, aussi homophobe que xénophobe, il y a le très sulfureux Paf et Hencule, d’Acnéique et Kadabra.
– Sinon, en très trash version nordique, Dagsson et son Et ça vous fait rire ? a en effet fait pisser de rire Le Tigre.
Enfin, si votre librairie est fermée ou si vous ne vous sentez pas d’apporter une brouette dans le magasin, vous pouvez trouver cet illustré sur Amazon ici.
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