VO : Past Due. On prend les mêmes et on recommence ! William Lashner nous régale avec son avocat enquêteur malgré lui, avec un imbroglio fort bien développé. Plus dense, aussi bon, hélas je n’en garde presque aucun souvenir. Mieux vaut attaquer directement le troisième opus.
Il était une fois…
Victor Carl, avocat un poil borderline, aurait certainement préféré ne jamais entendre l’histoire de son dernier client en date, vieille connaissance se nommant Joey Cheaps. Surtout si ce dernier lui avoue un crime commis il y a une vingtaine d’années avant de se faire trancher la gorge assez salement. Ça sent d’autant plus le roussi lorsque notre héros se retrouve avec une valise comportant de la tune mais surtout de très mignonnes photographies présentant une dame mariée en train de tutoyer (Le Tigre reste poli) un juge de la Cour Suprême (ou pressenti pour y siéger, je ne sais plus trop). Tant de secrets plus ou moins bien cachés, Victor se jette encore une fois dans les flammes.
Critique de Dette de sang
Lashner n’est pas loin de la valeur sûre, du moins avec les cinq (en 2012) romans que j’ai lus de lui jamais au grand jamais Le Tigre a été tenté d’ouvrir sa fenêtre et crier au scandale à 3h du matin. Étant du style à faire un « jeu des sept familles littéraires » avec un unique écrivain, j’ai bâfré ses titres en un petit mois. Et celui-ci a laissé le moins de traces.
Sur le scénario, je ne me souviens en effet de quasiment rien, si ce n’est qu’à partir d’un assassinat correctement sanglant le protagoniste principal va dérouler plusieurs fils qui vont l’entraîner dans un monde d’individus d’une belle duplicité. Sur le style, c’est assez rapide à dévorer, la narration à la première personne rendant le héros très vite attachant. Quelques longueurs certes, mais qui passent si aisément lorsqu’il y a plus de 70 chapitres.
A mon sens, pour plus 630 pages avec ration temps/plaisir relativement faible, il n’est pas inutile de laisser de côté ce pavé et attaquer directement Rage de dent. Et si vous accrochez vraiment au style de l’écrivain, lâchez-vous car Dette de sang est loin d’être mauvais.
Dernière chose : la couverture. Une femme à la plastique irréprochable qui comprime sa poitrine en une posture aguicheuse et frivole, il est vrai que le travail artistique attire le chaland mais le rapport m’a semblé plutôt faible. C’est un roman noir avec peu de cul qu’on achète, pas le dernier San-Antonio ou SAS.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Le passé qui ressurgit. Ce roman est l’occasion pour le lecteur d’en apprendre un peu plus sur l’avocat d’une part : quelques flashbacks savamment distillés nous font revivre quelques éléments de sa jeunesse, quelques unes de ses affaires avec Joey et ses relations avec la criminalité locale. D’autre part, l’écrivain a un indéniable don à faire vivre tous les protagonistes, par leurs comportements mais aussi grâce à la minutie du héros qui va en apprendre un peu plus sur eux. Faiblesse de l’Homme en général, à savoir argent, sexe et mensonges, le noir tableau est crédible sous la plume efficace de Lashner.
L’humour doux-amer d’un homme qui en a vu des vertes et des pas mûres. On se plaît à aimer Victor Carl, baveux au phrasé agréable qui ne se laisse pas conter. Dialogues intelligents, réparties cinglantes mi-cyniques mi-ironiques de la part d’un homme ingénu mais aussi doté de petites faiblesses (avec les femmes, comme on le voit notamment dans le premier opus qu’est Vice de forme). L’environnement de Carl est sombre, sans illusions ni pitié, un bain bourbeux dont il patauge non sans une certaine aisance.
…à rapprocher de :
– De Lashner, Le Tigre a dévoré toute la petite famille. Ça démarre par Vice de forme, puis Rage de dents, L’homme marqué (un des meilleurs) ou encore Le baiser du tueur.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman via en ligne ici.
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