VO : Marked Man. On prend les mêmes et on recommence ! Après un léger passage à vide, William Lashner nous régale à nouveau avec un héros avocat encore plus mal que jamais. Lorsque plusieurs intrigues se mêlent et que le lecteur pressent, à juste titre, que le final enverra du lourd, ce serait dommage de s’arrêter en si bon chemin.
Il était une fois…
La vie de Victor Carl, avocat un poil borderline, n’est pas au beau fixe. Outre le fait qu’il sorte avec un agent immobilier (la pire des espèces), son associée Beth a de graves problèmes personnels. Il est sur le pint de se retrouver seul et, fatalement, se la colle sévère dans un bar. En se réveillant, à part une jolie gueule de bois, il a souvenir d’une femme…mais rien de plus. Ah si : son costard est en mauvais état et, sur son torse, un tatouage est apparu [si ça peut expliquer le titre]. Sur ce tatoo, le nom « Chantal Adair » est écrit. Mais que se passe-t-il ?
Critique de Dette de sang
Lashner n’est pas loin de la valeur sûre, et avec sa saga de romans mettant en scène Victor Karl, Le Tigre en a généralement pour son argent. Si les ouvrages de l’auteur américain sont globalement bons, il convient de remarquer que L’Homme marqué dépasse en taille, et en intensité, ce qu’il a produit depuis.
Merde, il va être difficile de bien résumer l’ouvrage sans spoiler ici et là. Disons que l’histoire s’articule autour de trois scénarios, dont deux (je vous laisse deviner lesquels) vont se joindre. Tout d’abord, Zanita, une vieille femme à l’article de la mort fait appel à notre héros afin qu’on retrouve son fils, en cavale depuis des décennies – celui-ci a des raisons, disons que pas mal de gens lui en veuillent. Ensuite, l’associée et amie de Carl, son soutien de toujours, est sur le point de quitter le cabinet – ce qui signifierait mettre la clé sous la porte.
Enfin, il y a ce fameux tatouage sur la poitrine, avec inscrit dessus le nom d’une personne mystérieusement disparue. En rajoutant l’inspecteur Slocum prêt à foutre la merde, le reporter Harris avec qui Victor C. s’entend très (hum) bien ou le détective Skink bossant pour le protagoniste principal, comprenez qu’il faille s’accrocher pour ne pas perdre le fil. Or, le premier tiers passé, tout coule de source, la lecture est d’une rare fluidité, difficile de ne pas lâcher ce bouquin une légère pointe d’humour est la bienvenue.
En conclusion, un des meilleurs de Lashner (pour l’instant). Long et passionnant, il faut mieux lire ceci en moins d’une semaine, au risque de perdre le fil. Disparition, meurtres, vols en tout genre, sans compter la faculté du héros comme toujours de gérer des situations apparemment inextricables. Un plaisir pour lecteurs exigeants.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Très bêtement, le tout début m’a fait penser à un certain film où les héros, se réveillant d’une biture pas croyable au cours d’un enterrement de vie de garçon, voient que quelque chose ne va pas – ou manque. Ici, c’est peu ou prou la même chose : Victor émerge d’une mémorable soirée avec un indice gravé sur le corps. A partir de là, il va devoir réexaminer ce qu’il a pu se passé dans la soirée…jusqu’à fouiller plus profondément le passé des autres.
Le titre peut sembler évident, toutefois une double lecture reste possible. L’homme marqué n’est pas que le héros, peu fier de son nouveau tatouage, mais également Charles Kalakos. Ce gus court comme un poulet décapité pour échapper à des individus plus ou moins recommandables. Meurtre, vols, qu’est-ce qu’il a bien pu faire avant pour mériter tel acharnement ? Plus important, est-il frappé à jamais du sceau de ses actes passés, et peut-il se racheter ? Comme toujours avec l’écrivain, la réponse consiste en une savante teinte de gris à laquelle le lecteur ne pourra qu’adhérer.
…à rapprocher de :
– De Lashner, Le Tigre a dévoré toute la petite famille. Ça démarre (du moins chez cet éditeur, sauf erreur de ma part) par Vice de forme, puis Dette de sang, Rage de dents, le présent titre, puis Le baiser du tueur. Il faut signaler que ce roman, contrairement à d’autres de l’auteur, ne se déroule guère dans une salle d’audience, aussi l’aspect juridique est bien moindre.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman en lien ici.
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