VO : Fatal Flaw. Premier titre de Lashner lu par Le Tigre, c’est presque le genre de littérature qui m’a rendu accroc à la lecture. Sombre et mystérieux, style efficace qui vous tient à la gorge et intrigues avec quelques tiroirs savamment placés, on n’est pas loin d’une claque dans le domaine du roman noir.
Il était une fois…
Hailey était une magnifique jeune femme aux très envoûtants charmes. Était, car elle vient d’être assassinée d’une balle dans la tête. Et le suspect idéal n’est rien d’autre que l’homme qui a fait d’Hailey sa maîtresse, quitte à quitter femme et enfants (et carrière dorée) pour elle. Guy Forrest, de son nom, fait alors appel à l’avocat Victor Carl, qui est de surcroît un de ses amis. Il se trouve que ce dernier connaissait également la victime dont le passé semble plus que trouble. Obligé de défendre un client qu’il pense coupable, Victor va dérouler le fil de la vie d’Hailey, jusqu’à une terrible vérité que peu de gens sont prêts à écouter.
Critique de Vice de forme
Polar très bien mené et relativement troublant, Le Tigre a bu du petit lait avec Lashner. 10 ans après, je me souviens de tout. Comment et surtout l’ami de l’avocat fait appel à notre héros (qui n’est pas vraiment neutre dans l’affaire) ; les flashbacks de nos protagonistes quant à la personnalité trouble de Hailey ; la longue enquête sur cette personne qui fait autant froid dans le dos qu’elle est à plaindre ; et le retournement final dans le tribunal qui était assez agréable.
Sur le style, l’écrivain maîtrise les codes de l’univers glauque et sombre des replis de l’âme humaine, entre Hailey femme fatale (cf. infra) et douleur de Victor et Guy pour leur perte. C’est surtout l’aspect « procédure pénale » qui m’a marqué : les instants du procès se lient magnifiquement avec l’enquête principale et offrent des exemples édifiants de contre interrogatoires et autres tactiques oratoires (contre le procureur).
Pour conclure, il faut mieux commencer par cet opus, qui démarre fort et permet de se familiariser avec le héros (cf. second thème). Car Victor Carl est somme toute attachant, la narration à la première personne aidant.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
La femme fatale, puisque le titre original y fait référence. Hailey, c’est la petite bombasse que tout mâle normalement constitué se félicite de « posséder » mais source d’intenses frustrations. Indeed, la belle, séductrice en diable, ne se livre jamais. Plus d’un homme a succombé à ses charmes, et la maline en joue. Que peut-elle cacher pour paraître aussi détachée ? Comment un si joli petit lot peut finir une balle dans la tête ? Son portrait sera progressivement dévoilé au fil des chapitres, donnant à la miss le statut de double victime.
Le héros efficace et presque cynique. Mister Carl est un avocat talentueux non dépourvu d’humour. Désabusé par les horreurs qu’il peut rencontrer, notre protagoniste principal sait aussi être maladroit (notamment le choix de ses clients). Jusqu’à commettre quelques erreurs qu’il arrive tout juste à correctement rattraper. La petite dose d’humour de la part du baveux rend l’ouvrage encore plus facile à lire, en effet il est plutôt rare que Le Tigre gobe plus de 600 pages sans broncher.
…à rapprocher de :
– De Lashner, Le Tigre a dévoré toute la petite famille. Dans le désordre le plus complet : Dette de sang, Rage de dents, L’homme marqué, Le baiser du tueur.
– Sheldon Siegel fait encore plus la part belle au déroulement du procès, que ce soit dans Circonstances aggravantes ou Preuves accablantes.
– En plus violent et moins « juridique », vous pourrez prendre un main plaisir à lire les aventures de Joe Kurtz, par Dan Simmons.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman en ligne ici.
Ping : William Lashner – L’Homme marqué | Quand Le Tigre Lit
Ping : William Lashner – Rage de dents | Quand Le Tigre Lit
Ping : Sheldon Siegel – Circonstances aggravantes | Quand Le Tigre Lit
Ping : William Lashner – Dette de sang | Quand Le Tigre Lit
Ping : Joe R. Lansdale – Vierge de cuir | Quand Le Tigre Lit